Père Roger TANGUY
J’aime imaginer l’arrivée de Jésus et des disciples à Jérusalem, au printemps de l’an 30, à quelques jours de la fête de la Pâque.
Chaque année, à cette occasion, on venait de partout, en pèlerinage à Jérusalem, ceux de Palestine et ceux de la diaspora en provenance de tout le bassin méditerranéen.
On parle de 100. 000 personnes à Jérusalem à ce moment-là. La plupart dorment à la belle étoile. Sur la route qui vient de Jéricho, au milieu de la foule, un groupe d’hommes s’est arrêté au mont des Oliviers.
Face à eux, de l’autre côté du Cédron, la ville de Jérusalem.
Jésus, le chef de ce groupe, a envoyé deux des leurs chercher une monture, une ânesse et son ânon. Sur le dos de l’animal, ils ont posé leurs manteaux et Jésus est monté dessus.
Ils ont traversé la vallée du Cédron et remontent de l’autre côté pour franchir l’une des portes de la ville.
Sur la route qui vient de Jéricho, au milieu de la foule, un groupe d’hommes s’est arrêté au mont des Oliviers.
Face à eux, de l’autre côté du Cédron, la ville de Jérusalem.
Jésus, le chef de ce groupe, a envoyé deux des leurs chercher une monture, une ânesse et son ânon. Sur le dos de l’animal, ils ont posé leurs manteaux et Jésus est monté dessus.
Ils ont traversé la vallée du Cédron et remontent de l’autre côté pour franchir l’une des portes de la ville.
Mais voici que, dans cette foule, des gens reconnaissent cet homme jugé sur l’ânesse.
« Mais, c’est Jésus ».
« Jésus ? »
« Mais oui, Jésus, le fils du charpentier Joseph, de Nazareth.
Il est de notre région. Rappelle-toi…
Rappelle-toi tout le bien qu’il a fait, ceux qu’il a guéris, ceux qui sont venus vers lui avec leurs misères de toutes sortes…
comment il les a écoutés, compris… comment il les a aidés à retrouver la paix à l’intérieur d’eux-mêmes…
Comment il leur a dit, de différentes manières, combien ils étaient importants pour Dieu, combien Dieu les aimait.
Cet homme-là, Jésus, c’est un homme de Dieu, comme les prophètes d’autrefois.
Tu te souviens ?
Il nous parlait du Royaume de Dieu.
Il nous disait que pour y entrer, il est nécessaire de nous convertir, de changer notre vie,
de nous mettre au service les uns des autres, de pardonner,
de faire confiance à Dieu comme des petits enfants,
de laisser la Parole de Dieu pénétrer dans notre cœur comme une semence dans une bonne terre. »
Et voilà que les gens jettent leurs manteaux sur le chemin, coupent des branches et se mettent à acclamer Jésus, à chanter :
‘’Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna’’.
Les disciples transmettront aux communautés chrétiennes ce moment merveilleux, sorte de ‘’joyeuse manif’’ dirait-on aujourd’hui ;
ils en donneront le sens, la signification.
Jésus est l’Envoyé de Dieu attendu, le Roi-Messie Serviteur, Fils de Dieu qui a donné sa vie pour manifester le visage véritable de Dieu
et mettre l’humanité tout entière sur le chemin du Salut, chemin d’aimer comme Lui.
Passé ce moment d’euphorie, les affrontements avec les autorités religieuses reprennent avec davantage de force.
Ils conduisent au rejet de Jésus et à sa condamnation.
Mais il a passé la mort ; il est ressuscité, il est vivant!
Ses disciples seront témoins de sa Résurrection.
Dans chacune de nos vies, j’espère, nous avons vécu des moments semblables de bonheur qui nous ont marqués. Fêtes de famille, entre amis, cousinades, avec le désir et la volonté de renouveler, autant que faire se peut, ces retrouvailles parce que cela nous fait du bien d’être ensemble et de garder les liens.
Moments de bonheur auxquels nous nous référons, auxquels nous nous accrochons, quand les circonstances de notre vie deviennent plus difficiles à vivre.
Personne ne peut nous enlever ces moments de bonheur, de joie, d’amour vrai, vécus ensemble qui donnent sens à nos existences.
Tous les jours, j’entre dans l’église, le matin pour l’ouvrir, le soir pour la fermer.
C’est l’occasion de penser à vous tous et toutes qui y veniez au fil des dimanches et aux liens qui continuent d’exister entre nous, par e-mail, téléphone, le site paroissial, la prière aussi.
Prière les uns pour les autres ;
prière par laquelle nous présentons à notre Dieu notre monde tel qu’il est avec ses grandeurs qui nous réjouissent et ses petitesses qui nous font mal.
En terminant, je vous propose d’écouter le choral BWV 721 de Jean-Sébastien BACH. Vous pouvez prendre l’interprétation de André ISOIR ; Manu, notre organiste, l’avait joué, l’an dernier, le dimanche des Rameaux, après la lecture de la Passion.
Je me rappelle le silence impressionnant après la fin de ce choral.
En vous souhaitant une bonne Semaine Sainte qui nous mène à Pâques.
Père Roger